romain a écrit : ↑
catherine a écrit : ↑
(Je bosse à l’établissement français du sang)
...il y a au moins une personne qui a eu massivement du sang il y a 16 ans, qui a donné avant et qui se demande pourquoi il n'y a pas un moyen (analyse poussée ?) pour qu'il puisse rendre ce qu'il a reçu...
Là je pense pouvoir apporter un élément de réponse.
Le sang est un médicament..; pour le moment, personne n'a réussi à créer du sang synthétique, mais on y arrivera bientôt... et ce sera une bonne chose car actuellement les receveurs sont exposés à plusieurs risques.
Ces risques sont acceptables car les transfusions sauvent beaucoup plus de vie qu'elles n'en détruisent... C'est juste comptable...
Comme tout les médicaments, le sang est soumis à une obligation absolue de tracabilité. Pour tous les médicaments, on doit être capable à tout moment de dire qui a fabriqué tel ou tel composant, et pour chaque composant, on doit être capable de dire qui a fabriqué tel ou tel composant de composant... et ainsi de suite.
L'objectif est de pouvoir "refaire le film" si un soucis arrive dans la chaine de fabrication, et surtout d'identifier les patients qui sont concernés par ce soucis, et ceux qui sont passés à côté. C'est pour cela que l'on peut accepter qu'un lot de produits soit divisé en sous-lots, mais on ne verra jamais de regroupement... C'est à dire qu'on ne fera jamais un lot d'antibiotique avec 2 lots de matière première différents. C'est un principe absolue en sécurité sanitaire. Un dogme, et celui qui ose dire que ce n'est pas bien s'expose à plusieurs coups de fouet en place publique.
Pour le sang c'est la même chose. L'idée est pouvoir retrouver rapidement les receveurs d'un sang contaminé dans l'éventualité où on découvrirait un soucis de santé chez un donneur. Le risque de contamination virale et bactérienne aujourd'hui est très faible, voir nul, notamment grace aux professionnalisme des gens de l'EFS, mais on ne peut exclure la présence d'agents infectieux dans le sang des receveurs, agents infectieux peu présents dans la population, et donc non testés.
le problème avec les transfusés, c'est qu'ils présentent un "petit" risque supplémentaire, mais qu'ils seraient très nombreux à vouloir renvoyer l'ascenseur, et qu'ils le feraient à toutes les occasions... ce qui rend le risque moins "petits", voir même "grand" ou "gros"...
C'est un principe de précaution qui fait débat. Le fait est qu'aujourd'hui, les statisticiens pensent qu'on donnant la possibilité aux anciens transfusés de donner leur sang, cela ferait plus de victimes que cela n'en sauverait... encore une fois, c'est comptable.
Je ne suis pas certain que ma réponse te satisfasse, mais j'ai fait de mon mieux.
A+