Le week-end dernier j’ai pu participer à ma première « compétition »! Avec moins de 2 ans d’expérience de vol, c’était assez inattendu pour moi.
En réalité il s’agissait d’un CID, un format destiné aux pilotes autonomes pour les accompagner vers le vol de distance (https://parapente.ffvl.fr/CID). Cette session, le Markstein Challenge, était organisée par Xavier Khlifi et JC Fassel, avec la participation de C Jodin, c’était initialement prévu les 13/14 mai, décalé pour raison météo.
Dans la semaine précédente, deux visios avaient permis aux organisateurs de nous donner plein d’infos sur comment s’organise une journée de compétition, sur les attendus du CID, et pour nous permettre aussi de nous présenter. Le message général : pédagogie et convivialité! Des inscrits du Grand Est, mais aussi des Alpes, de Belgique, de Troyes, volants depuis plus ou moins longtemps, mais tous sous EN B (ou A pour moi

Le samedi 20, RdV à 10h à Odéren, pour une présentation du week-end, l’organisation des différentes étapes, tout ça sous un ciel bien plombé et des balises qui avoisinent les 30km/h, pas très encourageantes. Le temps du briefing général (sécurité, mise en place du parcours sur les GPS, principes du vol de groupe, …) nous amène rapidement à midi, un sandwich et on monte au Drumont. Là-haut les rafales sont encore un peu fortes et le ciel reste bien couvert, mais on envisage de décoller quand même, en choisissant le bon tempo car les cycles sont lisibles. L’enchaînement, qui me semblait très cool, s’avère finalement bien rapide, entre le briefing, l’annonce du parcours (balises notées sur le tableau), la préparation de la voile et du matos, l’ouverture et la fermeture de la fenêtre de décollage. Ça m’a semblé un peu précipité finalement, mais on finalement je suis en vol, comme tous les autres pilotes présents. Malheureusement, comme redouté, pas moyen de monter et je me retrouve assez rapidement sous le vent de la crête, c’est désagréable et je m’échappe pour atterrir au camping d’Urbès. Grosse frustration : je n’ai même pas pu franchir le start!
Bilan de cette 1e manche : seulement 4 qui passent le start et 1 seul pilote touche la 1e balise! Pas glorieux, mais on a vécu une première fois le déroulé de l’épreuve, et on a capté comment rentrer les balises dans les machines… Ce qui nous aidera pour le lendemain.
Samedi soir, une bonne bouffe au Waga, avec toute l’équipe, pas besoin de vous raconter, vous imaginez…
Dimanche 21, ça s’annonce bien mieux : le ciel est dégagé et les balises plus raisonnables. Un briefing à Oderen, et on file au Drumont. Là-haut, les organisateurs préparent un parcours très proche de celui de la veille, et on ouvre la fenêtre de déco. La 2ème fois, il est clairement plus facile de s’organiser : le GPS, la préparation du matos, l’enchaînement des décos, tout m’a paru plus simple et plus fluide. C’est excellent : une belle grappe de pilotes tournent ensemble en attendant le start. Difficile de se positionner au bon endroit au bon moment : quand je teste le 1er glide vers le start, je me rends compte que je perds beaucoup d’altitude face au vent… Je dois m’y reprendre à plusieurs reprises, et en longeant la crête, j’aboutis finalement à la 1e balise, mais un peu seul, les autres sont devant, déjà en route vers la 2e. A ce moment, un voile couvre le soleil, et il faut se mettre en attente, le temps de retrouver un cycle d’ascendance. Le Directeur d’Epreuve commente et informe en direct à la radio, c’est très rassurant, et ça permet de faire des choix plus informés. Après un bon 1/4h d’attente, je retrouve un thermique qui me monte assez haut pour partir vers la balise suivante... Je vous passe la suite du parcours, jalonnée de temps d’hésitations (assez haut ou pas?) et de bons moments de thermiques et de transitions… Au final, après la dernière balise, je profite d’un plafond qui a bien monté pour faire un gros plein pour le plaisir, avant de filer tout droit vers Oderen, où je finis à presque 1000m sol ! (pas le final le plus optimisé, mais ça n’est pas ce que je cherchais).
Au final, je fais partie des 9 pilotes au goal, avec le temps le plus long des 9! Il y a quelques pilotes qui ont raté le start, et qui sont bien sûr déçus.
On se quitte en fin d’après-midi, avec de grands sourires, et des étoiles plein les yeux…
Un aspect que j’ai apprécié, c’est d’avoir un parcours, étudié à l’avance par des gens très expérimentés, et bien expliqué, ce qui donne un objectif clair pour le vol. Une expérience à la fois sympathique et très formatrice, qui m’ouvre de nouveaux horizons, pas tant vers la compétition acharnée, mais plutôt vers le vol de groupe et l’approche du vol de distance.